THE KING OF SUNSET TOWN

 Le roi de la ville du soleil couchant

Un homme en lambeaux s’est avancé d’un pas traînant,

Un roi de pacotille, un 4 juin.

Les papillons, tout autour, se posaient sur sa couronne de papier.

Ça semblait joli à voir,

Cette avenue de paix éternelle,

Mais, dit-il, « Ce qui se trouve ici peut bientôt partir en fumée … »

« Je suis le roi de la ville du soleil couchant ».
Regardez tourner une grande roue :

Les uns sont en haut, les autres sont en bas

Les uns ont soif, les autres se noient.

« C’est la loi qui règne ici ».

Disait le roi de la ville du soleil couchant.
Et, dans la nuit, il vient me voir,

La place devient un champ de bataille

D’yeux effarés qui ne comprennent pas

Cette folie et cette surenchère.
Regardez tourner une grande roue :

Les uns sont en haut, les autres sont en bas

Les uns ont soif, les autres se noient.

« C’est la loi qui règne ici ».

Disait le roi de la ville du soleil couchant.
Un homme en lambeaux arpentait d’un pas traînant

Les couloirs de cet endroit tout blanc

Et, quand il s’est allongé,

J’ai vu les cicatrices qui barraient son visage.

Les âmes blessées sont venues à son chevet

Pour écouter les histoires qu’il avait à leur raconter

Sur les papillons et les étés.

Et tous, ainsi rassemblés, se souviennent

De comment c’était avant,

Avant le 27,

Cet endroit ne sera plus jamais le même.

Regardez tourner une grande roue :

Les uns sont en haut, les autres sont en bas

Les uns ont soif, les autres se noient.

« C’est la loi qui règne ici ».

EASTER – Pâques

Un fantôme de brume se tenait dans le champ,

Mélange de gris et de vert.

Au lointain, le bruit d’un engin agricole

Avant la première lueur du jour.

Un collier clairsemé d’arbres et de haie

Du côté sud de la colline

Trahit l’endroit où se situe la frontière

Où le fils de Mary Dunoon est tombé.

Pâques est de retour, c’est le moment pour les aveugles de voir,

Pâques, c’est sûrement le moment pour vos cœurs de se libérer.

Après le port de Liverpool,

A la frontière du nord de l’Irlande,

Les gouttelettes des embruns et les vagues de prêle,

Le roulis de la mer.

Pâques est de retour, c’est le moment pour les aveugles de voir,

Pâques, c’est sûrement le moment pour vos cœurs de se libérer.

Qu’allez-vous faire ?

Transformer votre cœur en pierre ?

Allez-vous réparer les choses,

Quand, en mille morceaux, vous les brisez ?

Dormirez-vous la nuit ?

Avec la charrue et les étoiles allumées ?

Qu’allez-vous faire ?

Avec les barbelés et cette arme ?

Somme toute, est-ce que tout va s’arranger ?

Dormirez-vous la nuit ?

Avez-vous tant d’amour à cacher ?

Pardonnez, oubliez,

Et chantez plutôt « ça, plus jamais ».

AFTER ME – Après moi

Il y a un trait sur son jean fait par un stylo à bille

Une faute d’inattention qu’elle ne peut enlever.

Il y a un cœur sur sa manche  fait par une tache de vin rouge.

Il y a un peu de vert dans le bleu de ses yeux

Elle lui a donné mon nom. 

Il y a un chien errant qu’elle nourrit, et qu’elle a trouvé dans la rue

Elle adore le câliner, mais il ne la laisse pas l’adopter.

Il griffe à la porte pour qu’on le laisse sortir la nuit

Elle se débrouille sans lui, mais elle s’inquiète pour lui,

Elle lui a donné mon nom. 

Alors si tu as décidé que tu dois t’échapper

Et parcourir le monde, sans pouvoir trouver d’endroit

Eh bien, tu peux finir par croire

Que le paradis n’est rien de plus qu’une sensation

Qui te vient à l’esprit

Et si tu découvres ce que c’est

Il y a une chose que tu peux faire

Car si je peux tenir ce rêve d’or entre mes mains,

J’ai envie de te dire

Que je vais lui donner ton nom. 

THE UNINVITED GUEST – L’invité indésirable

Tu ne dois pas te rappeler à quel moment tu me l’as demandé

Mais ton invitation était claire.

Tu persistes à dire que tu ne m’as jamais rencontré, mais il est trop tard

Je suis là.

Car je suis le seul à savoir ce qui t’effraie

Je suis le seul qui sait le mieux t'aimer. 

Je suis le treizième à table

Je suis l’invité indésirable.

Je suis le Banquo à ton banquet

Je suis le coucou de ton nid

Je suis ton premier visiteur de quatre-vingt-quinze kilos de ce Nouvel An

Je suis l’invité indésirable.

J’étais là quand tu as menti en disant « je t’aime »

A une femme qui n’était pas celle que tu as épousée

Et je t’ai avancé l’argent

Que tu as gaspillé et fait voler en éclats

Sur le plus grand regret de ta vie.

Car je suis le seul à savoir ce qui t’effraie

Je suis le seul qui sait le mieux t'aimer. 

Je suis le treizième à table

Je suis l’invité indésirable.

Je suis le Banquo à ton banquet

Je suis le coucou de ton nid

Je suis ta bonne résolution de ce Nouvel An

Je suis l’invité indésirable.

Je suis le visage que tu espérais ne jamais voir

Mais que tu as toujours su qu’il fallait rencontrer.

Je suis la seule chose que tu savais ne pas devoir faire,

Mais que tu as faite parce-que tu en as eu la possibilité.

Je suis le diable dans le ruisseau de tes vaisseaux

Je suis le bouton sur ta peau

Et tu as commis une grosse erreur

Le jour où tu m’as laissé entrer.

Et tu peux t’envoler à l’autre bout du monde,

Tu me retrouveras,

J’ai réservé le fauteuil derrière toi

On pourrait parler du bon vieux temps.

Car je suis le seul à savoir ce qui t’effraie

Je suis le seul qui sait le mieux t'aimer. 

Je suis le treizième à table

Je suis l’invité indésirable.

Je suis le Banquo à ton banquet

Je suis le coucou de ton nid

Je suis ton premier visiteur de quatre-vingt-quinze kilos de ce Nouvel An

Je suis l’invité indésirable.

Laisse-moi entrer !

Je suis ta bonne résolution de ce Nouvel An

Je suis l’invité indésirable.

*First-footer =  Au Nouvel An, la première personne qui vous rend visite après minuit s’appelle le « first foot ». Traditionnellement, il est représenté par un homme aux cheveux foncés muni d’une lampe à pétrole. De nos jours, il s’agit d’un ami ou d’un voisin qui vous apporte une grande quantité d’alcool.

Fifteen-stones : quinze pierres. La pierre est une mesure de poids utilisée au Royaume-Uni, et qui équivaut à 14 pounds. Quinze pierres est égal à environ 95 kilos.

BERLIN

La blonde au mascara, qui tient le Berliner,

Se lève au crépuscule, et s’habille dans la confusion.

Le cuir noir craquèle et l’eau froide coule

Quand elle touche les parois de son labyrinthe de souvenirs.

Et les ombres des hommes qu’elle a connus remplit sa journée

Elle a porté la moitié du monde dans ses bras à ce qu’il paraît.

Mais elle se réveille sans eux avec un vide au cœur

Elle met ses vêtements et passe sa vie derrière les bars.

La blonde au mascara, qui tient le Berliner

Soupire en voyant la lueur du ciel et se perd dans le brouillard

Le cuir noir craquèle et l’eau froide coule

Tandis qu’elle touche les murs de son labyrinthe de souvenirs.

Quelqu’un s’est échoué en territoire inoccupé,

Et danse dans la lumière au son des applaudissements.

Nul ne sait de quel côté il était

C’est un risque qu’on prend en territoire inoccupé.

Nul ne sait ce qui l’a poussé

A s’enfuir vers la liberté et vers un certain suicide.

Au cessez-le-feu, ses doigts se relâchent,

Et font apparaître la photo d’une noceuse de Berlin.  

Vous sortez de vos postes de contrôle sur vos routes isolées

Vous sortez de vos tranchées dans vos champs muets,

Où la lumière, rendue plus intense par le viseur d’un fusil,

Eclaire l’obscurité et rend la clarté aveuglante. 

Et on se réveille sans vous,

On se réveille sans vous,

Avec un vide dans nos cœurs.

Vous, chiens fous à la tête rasée, monstres efféminés,

En Doc Martens et en treillis, ivres au saké,

Vous vous regardez dans l’éclat cruel de l’aube,

Terrifiés, le regard vide, ratatinés et crispés.

Le boucher, le boulanger, le fabricant de munitions,  

Le surdoué, le briseur d’armistice,

L’instructeur de la base, le régisseur lumières

Le psycho, le marin, le tanker, le tailleur,

Le postier du marché noir,

Les rapides et les morts

Le danseur des projecteurs,

Les rapides et les morts,

On se réveille sans vous

Avec un vide dans nos cœurs.

La blonde au mascara, qui tient le Berliner,

Se lève au crépuscule, et s’habille dans la confusion.

SEASONS END – La fin des saisons

Comme on approche de la fin des saisons,

J’ai entendu quelqu’un dire

Qu’en Angleterre, il se pourrait qu’il ne neige plus jamais.

Des flocons de neige sur le poing d’un nouveau-né

Qui fait de la luge sur une pente, en Angleterre,

Ce sont des choses que nous ne verrons jamais.

Nous expliquerons aux enfants de nos enfants pourquoi

Nous sommes devenus si grands et avons atteint des sommets.

Nous avons laissé nos empreintes dans la terre

Et avons creusé un trou dans le ciel.  

Nous leur raconterons comment nous avons changé le monde

Et comment nous avons apprivoisé les mers

Et les saisons, ils ne les connaitront plus jamais,

En Angleterre.

On regarde ce vieux monde fondre à vue d’œil

Le regret des pertes n’a jamais rien réparé.

Rien ne te manque jamais quand tout est à ta portée.

Alors tu dis adieu, tu dis adieu.

Nous expliquerons aux enfants de nos enfants pourquoi

Nous sommes devenus si grands et avons atteint des sommets.

Rien ne te manque jamais quand tout est à ta portée.

Alors tu peux dire adieu, dire adieu

A la fin des saisons.

HOLLOWAY GIRL - La fille d'Holloway

J’étais dehors, dans le froid d’une rue du Nord de Londres.

Un rouage dans ce monde effréné,

Par-delà  l’enceinte et le poste de police,

J’ai aperçu une fille de la prison d’Holloway.

Elle était penchée à la fenêtre,

D’une minuscule cellule

Jusqu’à ce que la main de la justice ne l’attire vers l’intérieur. 

Un jour, la liberté déverrouillera ta porte

Alors accroche-toi, garde la foi,

Redeviens ce que tu étais auparavant,

Un jour, la liberté déverrouillera ta porte.

Je sais combien il est difficile d’attendre

Qu’on prouve que tu disais vrai dès le début.

L’autodestruction s’offre à toi

On sait de quoi tu es capable.

Mais comme une aiguille dans une botte de foin,

La vérité est si bien camouflée

Dans un royaume bâti sur la folie et les mensonges.

Un jour, la liberté déverrouillera ta porte

Alors accroche-toi, garde la foi,

Redeviens ce que tu étais auparavant,

Dans les ténèbres les plus profondes, la moindre lueur semble éclatante.

Alors tiens-bon, tiens-bon,

Tout va s’arranger.

Tu lèves les yeux vers une montagne

Qui se dresse entre toi et l’extérieur

Mais, il n’y pas de montagne sur cette planète

Qui n’a jamais été escaladée.

Un jour, la liberté déverrouillera ta porte

Alors accroche-toi, garde la foi,

Redeviens ce que tu étais auparavant,

Dans les ténèbres les plus profondes, la moindre lueur semble éclatante.

Alors tiens-bon, tiens-bon

Tout va s’arranger.

Un jour, la liberté

Un jour, la liberté déverrouillera ta porte.

HOOKS IN YOU – Ses crochets en toi

Je me sens bizarre, qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?

Tu as un problème que tu ne vois pas

Mais j’ai le sentiment que toutes les rumeurs sont vraies

Je vois que cette fille plante ses crochets en toi.
Tu continues de croire

Que tu peux choisir de prendre ou de laisser

Mais qui trompes-tu en vérité ?

Pour être réaliste,

Elle vient encore hanter ton esprit.

Elle a planté ses crochets en toi.
Tu disais que jamais plus tu ne te laisserais prendre

Tu dépenses ton argent et tu t’enfonces encore davantage

Tes amis, pleins de bonnes intentions, appellent deux par deux

Pour te faire comprendre ce qui ne va pas chez toi.

Mais ton cœur bat très vite

Tu regardes l’extrémité de tes nerfs qui saute

Je peux te dire une chose :

Pour être réaliste,

Elle a planté ses crochets en toi,

Elle a planté ses crochets aussi, en moi.

 

THE SPACE – L’espace

Au sommet du monde, comme un drapeau sur une montagne

Se sentant si haut, jusqu’à se sentir abandonné

Incapable de respirer à cette hauteur

Le regard fixé sur les nuages, sans perspective du paysage en-deçà.

Sur le corps d’une fille, comme un rêve dans un hôtel,

Se retrouvant dans une situation qu’il ne contrôle pas,

Qu’il ne peut pas manquer, comme le mec dans le tram

Qui défonce ta voiture à Amsterdam.

Il l’a fait sans s’en rendre compte, il n’a rien senti,

Il l’a juste bousillée, et il a continué.
L’espace autour des étoiles,

C’est une chose que tu connais

Des milliards de kilomètres d’obscurité,

Qui te laisse déprimé.

L’espace autour des étoiles,

C’est une chose que l’on connait.
Tout ce qui te concerne

Est parfaitement contenu

Mais tout ce que tu es en ton for intérieur

Te mord.
Tout le monde, sur cette planète,

Ressent la même chose,

Tout le monde, sur cette planète.
Chaque personne n’est qu’un être humain,

Tout le monde doit le savoir

Tout le monde vit, aime, rit et pleure,

Mange, dort, grandit et meurt.

Tout le monde, sur cette planète,

Est pareil aujourd’hui,

Est constitué de la même manière

Sur cette planète.